vendredi 7 août 2015

Dix neuvième jour - les C sur la rivière

Longtemps avant de partir, les C s'étaient dit qu'il faudrait qu'ils fassent du canoë en Amérique. Le guide de papa C donnant une adresse dans le New Hampshire, voisine de North Conway, ils partent ce matin, et arrivent vers neuf heures devant la Saco River Canoe Rental, une maison de bois au bord de la route, dans le jardin de laquelle on aperçoit des dizaines de canoës et de kayaks, et des remorques pour les transporter. La responsable leur recommande de louer un canoë et un kayak (l'aînée des C est ravie!), et d'effectuer une descente de sept miles (une douzaine de kilomètres), qui devrait prendre un peu plus de trois heures.


L'embarquement se fait sous un pont. C'est manifestement un lieu apprécié des locaux, car plusieurs groupes s'y trouvent déjà. En les voyant, papa C comprend pourquoi on lui a recommandé deux bateaux pour quatre, alors qu'à son avis un seul aurait suffi. Non seulement les locaux sont d'un calibre un peu plus élevé que les C (et qui n'a pas grand chose à voir non plus avec les américains qu'on voit à New York: New York est une sorte de vitrine publicitaire, où l'Amérique est comme dans les séries...), mais surtout ils embarquent un matériel impressionnant : nourriture, vêtements, tentes, sièges barbecues (si, si...). A côté d'eux un brave garçon tente de mettre à l'eau ce qui semble être le bateau-fourgon de son groupe. Le pauvre canoë navigue à fleur d'eau, et semble très difficile à manœuvrer. Le reste de la fine équipe, à trois bons quintaux (dont deux américains) par bateau, n'avance pas beaucoup plus vite.


Les C embarquent, s'éloignent du pont, et commencent la descente. La Saco n'a pas grand chose à voir avec les rivières européennes. Elle est très large et coule lentement comme une rivière de plaine, mais le paysage est celui d'un torrent de montagne, avec des sapins sur les rives, des troncs tombés dans l'eau, des plages de cailloux. On sent que le paysage doit être assez différent, et nettement moins hospitalier en hiver (probablement de novembre à avril) et au printemps (sans doute en mai).


En dehors de l'embarquement et de quelques groupes de campeurs croisés sur les berges, la rivière est déserte, et la promenade très agréable. Les sept miles s'avèrent une excellente suggestion: vers la fin, les petites C, qui pagayent dans leur kayak, pendant que papa C promène maman C dans un grand canoë, ont mal aux bras. L'arrivée se fait au pont suivant, un pickup vient les chercher et les remonte, les C sont fatigués mais ravis.


Après déjeuner, les C prennent la Kalamangus highway, une route de montagne (à l'américaine, c'est à dire qu'elle ferait une honnête route nationale en France), qui traverse le sud des White Mountains (la partie la plus haute des Appalaches). Elle n'est pas très longue (une cinquantaine de kilomètres), mais on s'y arrête tous les cinq ou six miles pour y voir des cascades, des lacs, des gorges ou des falaises, toutes très bien aménagées et entretenues (les White Mountains sont un parc national, et les nombreux touristes semblent assez respectueux des lieux, les C verront très peu de papiers gras ou de déchets divers). Au bout de la route, ils atteignent Lincoln, petite ville au pied des montagnes, puis repartent vers le nord, à travers la Franconia notch, qui les mène à Littleton, à la frontière du Vermont, où ils doivent dormir cette nuit.


Ils arrivent assez tard dans un motel très bien tenu (si bien tenu qu'ils décident d'y rester le lendemain), et se mettent en quête d'un restaurant. L'affaire semble banale, mais à Littleton, tout semble fermer à vingt heures. Le diner "bikers welcome" que papa C avait repéré est manifestement fermé, comme le family restaurant un peu plus bas. Comme il y a quelques jours à Concord, nos héros errent à la recherche d'un restaurant, n'importe quoi, même un grec qui ferait pizzeria, et trouvent finalement, à côté de leur hôtel, un grille (toujours avec un "e"), installé dans l'ancienne gare de chemin de fer, et qui sert jusqu'à vingt et une heure. Echaudés par Boston, nos héros se préparent au pire, addition astronomique, nourriture décevante, voire les deux... et font l'un des meilleurs repas de leur voyage. Et comme ils resteront au motel, ils reviendront au "depot grille" (c'est le nom).


Repus, les C rentrent à leur hôtel. Aujourd'hui c'était canoë, demain, ce sera randonnée...

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