lundi 20 juillet 2015

Première journée - D'un train de banlieue l'autre

Confucius, ou peut être Montesquieu, à moins que ce ne soit Benjamin Franklin, a dit, un jour où il avait probablement un peu forcé sur la boisson, qu'un long voyage commence par un premier pas. Pour les C, le long voyage a commencé par un premier train. C'était un Transilien, le beau train de 6h54 à destination de la Gare de Lyon. Papa C. en a immortalisé l'entrée en gare (la photo est un peu floue, discret hommage rendu par Papa C aux impressionnistes).




Et comme un bon train n'arrive jamais seul, à la gare de Lyon, les C, leurs valises à roulettes et leurs sacs à dos, ont pris un premier RER, puis un second, puis encore une navette aéroport, pour arriver finalement au terminal 1 de Roissy, que papa C a immédiatement reconnu comme l'aéroport de son enfance, quand ils partaient au Canada avec toute sa famille, et que... (la suite charitablement censurée).

Bref, sur le coup de neuf heures, les C, ayant traversé l'aéroport, s'étant un peu perdus, puis un peu retrouvés, localisèrent finalement le comptoir du vol 100 de La Compagnie à destination de Newark, et y enregistrèrent leurs belles valises toutes neuves (les C ne voyageant pas, ils ne possédaient pas de bagages avant leur aventure américaine). On les dirigea alors vers un petit salon un peu bondé mais où les petites C trouvèrent l'élément de base de leur alimentation: les chips.

Ce fut également l'occasion pour elles de goûter pour la première fois au Canada Dry. Papa C est convaincu qu'un voyage aux USA est avant tout une éducation du goût. Nous le retrouverons souvent, au cours de ce récit, tentant d'éduquer les deux malheureuses à quelque produit local.

Vers dix heures trente, les C quittèrent le petit salon, les batteries chips-soda des petites C rechargées à bloc, et empruntèrent le long tapis roulant sous les pistes jusqu'aux terminaux d'embarquement, ce qui donna à papa C l'occasion d'un nouveau souvenir d'enfance (tronqué dans l'intérêt des lecteurs). 

Puis, les C ont pris l'avion, un bel avion bleu, avec des sièges qui s'allongent, des hôtesses de l'air et des stewards, un repas servi à la place et une collation avant l'arrivée, des tas de films sur une tablette, et pas beaucoup de vue en dépit des hublots, parce que tout le voyage s'est fait au dessus des nuages.  Huit heures plus tard, après une descente un peu tonique, qui mit l'estomac de maman C à rude épreuve, le vol 100, touchait terre, rebondissait, roulait, freinait, s'arrêtait à Newark, et les 4 C faisaient la queue, faisaient risette à l'officier d'immigration, posaient leurs mains sur la machine à empreinte digitale, récupéraient leurs bagages, et arrivaient finalement en Amérique. 

La température extérieure était de 95°F, c'est un peu moins chaud en centigrades, mais ça reste un rien oppressant, surtout avec l'humidité. Heureusement, l'Amérique est le pays de la climatisation, le lieu magique où la température change de 15° à chaque fois qu'on passe une porte vitrée. Les C passèrent donc de l'aéroport (20°C), au quai du monorail menant à la gare (35°), au monorail (20°), au quai de la gare de Newark (35°). Et ce long voyage, commencé dans l'allégresse d'un train de banlieue francilien, s'acheva dans la joie d'un train de banlieue américain, le Newark Intl - Penn Station.

Il était 17h30 locales quand le taxi déposa les C devant leur logement, au nord ouest de Central Park. Ils firent quelques courses, qui permirent à papa C de retrouver quelques uns des sodas chimiques de son enfance et du cheddar en cube et sans croute, puis allèrent dîner dans un restaurant nommé Bareburger, où l'on servait... des hamburgers. Les C logent manifestement dans l'équivalent New Yorkais d'un quartier bobo, car les hamburgers étaient bio, avec un petit accompagnement de luzerne, de la viande hachée avec pedigree, et une longue série de chiffres, sur le menu, permettant de savoir précisément la teneur en graisses, carbonates, sodium, gluten, triphosphatotrucs insaturatés. En face du restaurant, une "premium grocery" proposait toutes sortes de produits chers mais bons pour la santé. Au rayon fromage, les C repérèrent un "Brie de Paris" avec une vraie étiquette, en français, en certifiant l'origine. 

Les courses et le dîner expédié, ils firent un dernier tour à Central Park, de l'autre côté de la rue, assistèrent à une partie de baseball, ce qui donna à nouveau à papa C l'occasion de s'étendre sur les règles du jeu, dans l'indifférence générale, puis, vers 21h locales, et donc 3 heures au pays, les C s'effondrèrent, fiers des 7000 kilomètres parcourus. 


1 commentaire: