samedi 25 juillet 2015

Sixième jour - Les C à la plage

Nos lecteurs les plus attentifs se souviendront probablement qu'il y a quelques jours, les C ont raté le pont de Brooklyn. Ils y retournent donc ce samedi. Papa C a dressé la veille un plan de bataille complet, avec les lignes de métro à prendre, les stations où descendre. Ce n'est pas très compliqué (c'est direct depuis chez eux), mais ce genre de préparatif donne à papa C l'impression d'être indispensable. Ne l'en privons pas.

Ce matin, donc, les C ont pris le métro, ligne D pour Coney Island, sont descendus à l'Hôtel de Ville, et ont suivi la meute des touristes qui, comme eux, traversaient le pont. On y rencontre aussi quelque joggers, soit des distraits qui se sont perdus en allant à Central Park, soit des pervers cinéphiles (il y a bien un film célèbre ou chaipuqui traverse le pont de Brooklyn en courant, hein?), parce que, sérieusement, courir au milieu des touristes, il faut être un peu tordu!

 Le pont traversé, les C suivent le flot, et descendent sur les quais de l'East river, joliment aménagés. On y trouve des joggers (forcément), des jeunes couples avec des poussettes, des emplacement de barbecue publics (trustés par les locaux), des touristes, et même des kayaks qui évoluent sur la rivière dans un bassin. C'est gratuit, mais la queue semble longue et le bassin petit. Les quais descendus, les gratte ciel de Manhattan photographiés, les C piquent vers l'intérieur, à travers de jolies rues arborées, bordées de maisons de briques brunes avec des perrons en pierre et des échelles d'incendie. On se croirait, une fois encore, dans Sesame Street. ils atteignent finalement une station de métro.

 A l'origine, le programme des C prévoyait qu'ils aillent au jardin botanique de Brooklyn, pas aussi beau que celui du Bronx, mais très calme et agréable, leur avait on dit. Mais la mention Coney Island sur le métro du matin a réveillé chez papa C des souvenirs de montagnes russes et de bords de mer dans les livres et les films de son enfance, et la seule mention du mot plage a fait frétiller les petites C. Par ailleurs, Maman C, consultant la rubrique Coney Island de son guide, a déclaré qu'il fallait y manger des hot-dog (activité qui figure assez haut sur la liste des "choses à faire" de papa C). Cette avalanche d'arguments a raison de tous les programmes préalablement établis.

Les C prennent un métro, puis un autre, et en ressortent à Coney Island. Il est treize heures, a perfect time for chien chaud. Il est difficile de rater Nathan's, la Mecque du hot-dog New Yorkais (dixint les deux guides de papa et maman C): il occupe un bon pâté de maison, il doit y avoir une bonne centaine de caisses, généralement tenues par de jeunes asiatiques à l'anglais approximatif. Les C en ressortent munis de quatre hot-dogs "regular", et d'un sachet de "french fries" qui confirment la rumeur selon laquelle "french" ne veut pas dire "français". Le passage au stand condiments permet d'initier les petites C à la relish (il est prévu d'en ramener en France). Papa C tente vainement de leur expliquer la différence entre la moutarde "deli" et la moutarde "honey", qui sont toutes deux douceâtres à cause du sucre qu'on met dedans, mais la "deli" a des grains de moutarde, alors que la "honey" non. Le premier tour de hotdogs est un franc succès, et papa C recommande une seconde série, plus aventureuse.

Ainsi lestés, les C vont à la mer. On traverse pour cela un parc d'attraction moderne, pâle reflet des montagnes russes et des manèges rouillés des polars d'antans, puis une longue promenade de planches, avec les inévitables marchands de glaces, et quelques locaux déguisés en super héros qui se font prendre en photo (et qui ont bien du courage, le déguisement de Batman, par cette température, fait assez peu envie). Passée la promenade, on se retrouve sur une plage de sable fin, déserte parce qu'avec le soleil le sable est brûlant. Les baigneurs et leurs familles se concentrent le long de l'eau, où il faut aussi jouer des coudes. Les C se faufilent donc, et longent la mer, mouillant le bas de leurs pantalons. L'ambiance est populaire, familiale et détendue. On y est nettement moins mince que dans Manhattan, on y parle davantage espagnol, aussi. Quelques kilomètres plus tard, c'est toujours aussi dense, mais l'espagnol fait place au yiddish et surtout au russe, on approche de Brighton Beach. Sur le front de mer, les rabatteurs des cafés abordent les clients en russe.

Comme il commence à faire très chaud, les C décident de reprendre le métro pour le jardin botanique, mais il est convenu qu'on reviendra à la plage, avec les maillots de bain (et un parasol). Après une pause dans un Dunkin Donut, pour réhydrater la famille, les C visitent le jardin botanique, un grand parc bien entretenu qui, comme beaucoup de lieux publics New Yorkais, ferme assez tôt. Après le long retour en métro, qui leur permet de découvrir les joies des travaux d'entretien du métro (leur ligne est sens unique les week end, il faut donc remonter sur Harlem pour redescendre à leur station), les C achètent du chinois à emporter (chow mein et omelette foo yong, autant de choses qu'on ne rencontre qu'en amérique), et des produits locaux (maman C veut essayer le fluff, la crème de guimauve...), dînent et se couchent, satisfaits du devoir accompli.

1 commentaire:

  1. Il y eu un soir il y eu un matin ,ce fut le 6ème jour...le 7ème jour les C chomèrent
    satisfaits du travail accompli .
    Ravis de vous suivre à la trace dans des endroits parfois insolites (la plage )
    Mille baisers à tous lesz quatre de nous huit (hélène ,Anne et trois FB plus
    Pablo et nous ) mam et grandpère

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