lundi 28 octobre 2019

Onzième jour - Les C mangent des raviolis

Après dix jours de tourisme, une certaine fatique s'installe à château-C-en-exil. Le lever, le petit déjeuner et le départ se font plus tard, les objectifs de visites sont moins ambitieux. Ce matin, il fait beau, maman C veut visiter Chinatown et manger chinois. Nos héros se retrouvent dans une rue commerçante, papa C identifie les légumes et traduit les panneaux, sous le regard admiratif des petites C (qui ne le croient jamais quand il dit qu'il sait lire les caractères, c'est quand même dingue, ça!) On passe devant des boutiques qui vendent des fruits et légumes, puis des poissons frais, puis des produits séchées (qui vont du champignon au calamar, en passant par des choses mal identifiées, et un peu cauchemardesques). Maman C n'ose pas acheter, et on s'achemine vers un supermarché où les parents trouvent du thé (bientôt disponible au bureau de papa C) et les petites des bonbons. C'est dépaysant et sympathique.




Un peu avant midi, on se met en quête de Joe's Shanghai, unanimement recommandé par les guides de maman C. L'extérieur n'est guère engageant. On entre dans une salle immense, bruyante et basse de plafond, avec de grandes tables rondes et des chaises pliantes autour, que partagent plusieurs convives. C'est très chinois... Comme il n'est pas midi, il n'y a presque pas d'attente, et les C sont rapidement assis a une table, avec un couple de retraités américains et un avocat qui travaille dans le quartier. Les C parlent de Paris, les américains s'excusent de leur président.

Comme son nom l'indique, on est dans un restaurant de Shanghai, où l'on sert des "dumplings". Comme l'explique doctement papa C à une maman C enamourée et des petites C blasées, l'anglais traduit d'un seul mot deux notions différentes : les jiaozi, ou raviolis, et les baozi ,ou brioches. La spécialité locale est le xiaolongbao, brioche petit dragon (fourrée au  porc et cuite à la vapeur). Comme papa C est un snob, il prend plutôt des raviolis poêlés (guotie) et bouillis (shuijiao), avec des légumes cuits et des nouilles au porc. En fin de repas, l'avocat, qui vient de manger un canard entier, leur donnera ses petits dragons, qu'il n'a pas finies (ça se comprend). Les C font un excellent repas, et recommande le lieu à la grande C, qui apprécie la cuisine du bled.

Il fait un temps correct, et les C sont désoeuvrés, ils remontent donc les rues, de Chinatown à Little Italy, puis Noho, jusqu'à Union Square. Là, papa C exige et obtient deux arrêts librairie, qui inquiètent maman C: lors du dernier voyage, papa C était revenu avec 15 kilos de livres. Papa C ne trouve pas le livre qu'il cherche (the Western Canon, dont la seule mention suscite un regard réprobateur de la vendeuse), en achète un autre pour se consoler (White trash, plus acceptable politiquement), et ressort du magasin à peine chargé.



L'après midi avance, les C remontent vers midtown, font du lêche vitrine, et trouvent un Whole Foods pour y acheter leur dîner. Papa C y trouve un brie au format camembert de la marque Notre Dame. La caissière lui demande une carte d'identité pour la bière qu'il achète (papa C est flatté). Puis, ils achètent des donuts, et rentrent. C'était une petite journée.

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