jeudi 24 octobre 2019

Septième jour - Brooklyn bad

Les C habitent Brooklyn, le quartier de Crown Heights pour être précis. C'est typique, on ne s'y sent pas spécialement en insécurité (sachant que les C ne sortent pas la nuit), mais ca ne fait pas vraiment rêver. Il y a des maisons basses, des briques marron, mais tout y est un peu sale, et aucun restaurant à proximité ne fait envie. En dehors des quartier branchés qui jouxtent Manhattan, Brooklyn ressemble à une banlieue dortoir.

Les guides de maman C annoncent pourtant des attractions. Aussi, ce matin, les C, un rameau d'olivier à la main, tentent une visite du Brooklyn culturel, le jardin botanique, le musée et Prospect park. Comme ce n'est pas très loin, on peut partir un peu plus tard, ce qui est appréciable.

Comme il ouvre plus tôt, le jardin botanique est la première étape. Lors de leur premier voyage, les C y étaient allés un après midi de fin de semaine, et c'était bien, mais plein. Cette fois, en dehors de quelques classes, c'est vide, et les C passent un agréable moment entre les fleurs, les serres, les roses et les arbres.



Ils sortent du parc vers midi, et se mettent en quête d'un restaurant. Le portable de l'aînée des petites C indique une rue commerçante où l'on trouve un dinner et commande salades et sandwiches. Le lieu est typique, et la nourriture infâme. C'est gras, salé, et indigeste. Papa C, le seul à finir sa portion, mettra la journée éliminer son wrap. Heureusement, le serveur se trompe dans l'addition, ce qui fera de ce repas peu mémorable un des moins chers. Les C ont décidément du mal avec la cuisine new yorkaise... (ils avaient bien mangé, ailleurs en Amérique).

Le musée de Brooklyn est à quelques centaines de mètres. C'est un gros bâtiment de style classique, avec une jolie place devant, sympathiquement défigurée par une entrée contemporaine (verre et métal, formes rondes pas du tout dans le style). Les guides expliquent qu'il faut visiter en descendant, du cinquième au premier étage. Les C montent donc au cinquième.

Le cinquième étage est consacré à la peinture américaine, on y voit des portraits et des paysages, du 19ème à nos jours. Le quatrième contient quelques intérieurs américains de la période coloniale et de l'indépendance. Le reste de l'étage est consacrée à une exposition d'art féministe, surtout féministe. Comme tout l'art engagé c'est pontifiant, ennuyeux, et un rien dictatorial (on sent qu'il ne fait pas bon critiquer, ou avoir une opinion différente de celle des panneaux explicatifs, généralement plus grand que les oeuvres). Le clou de l'exposition est "the dinner party", une grande table triangulaire, avec des noms de convives femmes célèbres brodées sur la nappe, et des assiettes armoriées représentant... des foufounes stylisées.

Le troisième étage contient une collection égyptienne moins spectaculaire que celle des grands musées (pas de grosse pièce) mais très fournie. Ici et là, des panneaux éducatifs à vocation inclusive égaient le parcours. Sur l'un, on apprend que l'Egypte était une civilisation africaine, que c'est un fait scientifique (papa C aurait dit géographique, mais la nuance semble avoir son importante), et qu'il est important de le clamer haut et fort. L'autre, intitulé "Transidentité en Egypte Ancienne", explique que lors de la réincarnation, les Egyptiens pensaient que les femmes devenaient hommes puis redevenaient femmes. Présentée comme une victoire de la recherche féministe, cette découverte occupe un demi mur, qu'il faut lire respectueusement (une surveillante à l'air peu commode y veille).

On passe ensuite à la peinture. Dans une salle aux allures de basilique, une cinquantaine d'oeuvres sont accrochées. Il y a de belles choses, mais un conservateur zélé (ou narquois) s'est senti obligé de glisser des petits maîtres locaux au milieu des grands, ce qui ne leur rend pas service. Comme ça reste assez limité, en dépit des dimensions de la salle, cette partie est vite expédiée, et comme le second étage est fermé pour rénovation, les C sont dehors en une heure et demie, avec l'impression de s'être fait avoir.

La journée se finit à Prospect park, joli jardin avec des pelouses bien vertes, où les locaux promènent leurs chiens ou leurs enfants. Un passage par le Whole Foods pour acheter des salades préparées, et les C rentrent chez eux, toujours pas convaincus pas Brooklyn.



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